Vanil des Artses – traversée Nord – Sud
Si vous aimez aimez les pentes herbeuses raides, les arêtes sauvages et peu équipées et les Préalpes fribourgeoises, j’ai ce qu’il vous faut : l’arête du Vanil des Artses. Une arête de près de 4 kilomètres (et 3 spits…), qui part du col de Lys, pour finir au Col Pierre Perchia, juste avant la Cape au Moine, avec une vue plongeante sur le lac Léman !
Les gens qui ont le pied sûr, un piolet et qui n’ont peur de rien peuvent faire cette traversée sans corde. Moi, sur cette liste, je n’ai que le piolet (et une hantise des pentes herbeuses raides…), je demande donc à Guillaume de dégainer la corde.
On part des Guedères, pour remonter vers le Col de Lys. C’est déjà l’après-midi, car Guillaume bosse le matin. On vise 4h pour faire la traversée et être de retour au parking (spoiler alert : c’était beaucoup trop ambitieux, comme à chaque fois sur ces arêtes!). Du Col de Lys, on démarre l’arête, d’abord facile, sans corde.
On s’encorde sous le Folliu Borna; le début de l’arête est une sente facile, avec une vue magnifique sur le premier objectif : Le Vanil des Artses.
On arrive facilement au Folliu Borna, et je vois le vanil des Artses droit devant, quand même bien raide… J’ai de la peine à croire qu’on va monter là-dedans…Mais je m’accroche aux paroles de Guillaume “ça a toujours l’air plus raide de loin”.
J’avais lu dans le topo qu’il y avait un spit rouillé et un arbre avec une cordelette pour assurer sur cette arête nord (ça vend du rêve hein…) alors on décide de tirer 2 longueurs, parce que c’est quand même bien raide cette histoire, et je préfère ne pas voir le vide sous mes pieds. Je rejoins Guillaume au spit (et je suis heureuse de voir un spit rouillé, comme quoi tout fout le camp), il continue.
L’itinéraire n’est pas évident, je ne sais pas si on est sur le bon chemin; on voit 2 traces de peinture bleue, mais plus rien après… Certains passages sont plus simples, et c’est tant mieux, mais clairement le faux pas est interdit.
On arrive rapidement au replat, avant d’entamer la dernière montée vers le sommet, moins difficile.
On arrive au sommet du Vanil des Artses, il est 15h30, et on doit aller chercher notre fils à 17h30… Je vois encore l’interminable arête qu’il nous reste à parcourir jusqu’au col de la Perchia, et Guillaume pousse même un cri du cœur “on est pas rendus!”.
Mais bon, une chose après l’autre. La prochaine étape est la descente jusqu’au pied du Pila. Il y a 1-2 désescalades assez exposées et je suis contente d’avoir la corde. Comble du luxe, il y a même un spit qui permet à Guillaume de me mouliner, pour que je l’assure ensuite dans sa désescalade. Guillaume me dit qu’il faut qu’on avance plus vite, je me donne du courage en regardant cette arête qui est quand même ultra belle et peu parcourue, avec une vue plongeante sur le lac. Non mais quelle chance d’habiter dans un coin qui nous permet de faire ce genre de course l’après-midi!
La suite de l’arête est déroulante et plaisante; les couleurs d’automne donnent une belle ambiance au paysage et nous arrivons rapidement au pied du pila.
Il nous faut à présent remonter le Pila, dans une pente herbeuse chiante et pète-mollets, on se plante un peu d’itinéraire, on part trop à droite et on doit faire une traversée bien expo pour rejoindre l’arête… mais ça a le mérite d’être efficace. Enfin le sommet du Pila, et le col qu’on voit au loin.
Je pense que ce ne sera qu’une formalité, mais il y a une désescalade à faire sous le sommet là aussi exposée; soit par les dalles juste sous le sommet, soit à droite, avec une traversée pas ultra engageante, mais qui passe (moyennant quelques gueulées pour ma part, parce que je m’imagine zipper et penduler et que cette perspective ne me réjouit que moyennement!)
On retrouve la sente, qu’on poursuit jusqu’au col. On y arrive 4h30 après avoir débuté du Col de Lys… De là, on court jusqu’au col du Soladier, puis jusqu’à la voiture. Un coup d’œil sur l’arête parcourue, et je me dis que c’était quand même pas tout court, cette histoire !
Alors certes, ce n’est pas une course majeure, c’est plus une randonnée alpine sur un terrain exigeant qu’une course d’arête; ça m’a un peu fait penser aux Verraux d’ailleurs. Mais c’est une jolie manière de “cocher” les sommets que j’admire si souvent, et je suis heureuse d’avoir pu grimper cette arête Nord du Vanil des Artses qui m’a toujours impressionnée.
Alors merci Guillaume d’avoir insisté, on va dire que c’était un bon exercice pour évoluer dans un terrain pas toujours simple (et disons-le, par moment franchement merdique), mais dans un cadre de rêve. Ya pas à dire, le préalpinisme, ça change des sommets valaisans, et c’est sympa aussi !
Infos et topo
Vanil des Artses – arête N : AD
Topo : https://www.camptocamp.org/routes/1259522/fr/vanil-des-artses-arete-n
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